Contexte quotidien de 1610 à 1640 |
Société |
1610 à 1620 | 1620 à 1640 | ||||||
Malgré l'impopularité de
Henri IV, l'annonce de sa mort soulève un chagrin populaire.
Les grands seigneurs provinciaux - "noblesse seconde" - vont jouer un rôle d'intermédiaire entre les provinces et le roi. (cf. Y.M. Bercé) En 1616, les notables réclament l'allègement des tailles et la réduction des pensions accordées aux Grands. L'âge moyen au mariage est de 25 ans pour les hommes et de 22 pour les femmes. |
Depuis le Concile de Trente, les mariages sont régulés pour lutter contre les unions clandestines :
Une Ordonnance royale est prise dans ce sens en novembre 1639. |
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Économie et vie quotidienne |
1610 à 1630 |
1630 à 1640 |
Une grave crise économique entraîne la misère de la population ; la pauvreté va s'étendre dans tout le Royaume.
1617 : disette céréalière.
1621-22 : pénuries de céréales.
1625-26 : nouvelle disette céréalière.
1627 et 1629 : mauvaises récoltes.
Tout ceci provoque une crise démographique sévère.
La culture du tabac va rapporter plus d'argent que celles du blé, du lin ou du chanvre.
Dans les maisons, la cheminée va quitter le centre de la cuisine pour s'adosser à un mur. Marmites et chaudrons vont permettre les cuissons et mijotages.
"Les gens assis ensemble prennent l'habitude de manger les mêmes nourritures et de boire les mêmes boissons." (cf. Y.M. Bercé) |
Peste, crise frumentaire - surtout dans le Sud - auxquelles s'ajoutent la pression fiscale et les injustices vont provoquer des pillages, des émeutes et des famines.
1632 : brutale et spectaculaire augmentation de la taille (par 2 voire par 3).
1634 : importation de la tulipe de Hollande.
1635 : nombreuses prairies artificielles (sainfoin).
À partir de 1635, les étés plus chauds sont suivis d'hivers plus rigoureux, surtout en 1637 et 1639.
1636 à 1639 : disettes.
Sur la région de Monpazier, on cultive de l'orge, du seigle, des choux, des haricots, des fèves et de la vigne.
Le fumage de la pipe dans les cabarets devient un rituel de sociabilité. |
Hygiène et santé |
1610 à 1620 | 1620 à 1640 |
La vague de peste
arrivée en 1596 par le nord-est de la France s'étend à tout le pays.
Elle va toucher Paris en 1603, 1606 et 1612.
Construction de l'hôpital Saint-Louis à Paris. Ouverture de nombreux hospices dans tout le royaume. Des aumônes générales sont instituées pour aider les nécessiteux affluant dans les villes. Création de confréries de charité comme celles de Vincent de Paul. La toilette se fait à l'eau sur les parties visibles du corps (visage et mains). Les cheveux s'allongent tandis que les barbes et les moustaches se réduisent. |
En 1624,
Descartes reconnaît la circulation sanguine. La peste a tué environ un million de personnes entre 1626 et 1632. De nombreuses villes perdent entre 1/4 et 1/3 de leurs habitants. 1631 : "Entre Monpazier et Beaumont, les feux sont éteints dans 8 paroisses ; à Lolme, 1/3 des habitants a survécu, à Saint-Avit-Sénieur 1/6, à Saint-Romain de Monpazier 1/10 seulement. Monferrand et Sainte-Croix de Beaumont sont épuisés de deuils." (in Rocal)
Extrait de la carte de Cassini (France Sud)
À noter qu'entre 1640 et 1642, une nouvelle vague de peste sera suivie du choléra, de la variole et du typhus. |
Vie religieuse |
1610 à 1620 | 1620 à 1640 |
1610 : Jeanne de
Chantal fonde l'ordre des Visitandines. 1612 : la Régente fait interdire les assemblées de Protestants. Louis XIII part rétablir le culte catholique dans le Béarn et la Navarre. 1615 : les Juifs sont expulsés de France par Louis XIII. 1617 : Vincent de Paul fonde les Frères et les Sœurs de la Charité.
1620 : la piété mariale débute après le succès du pèlerinage de Sainte-Anne d'Auray. Les églises sont décorées de retables et de baldaquins pour favoriser la piété du peuple. |
Expansion des
pèlerinages et du culte des saints qui ramènent les fidèles à la
foi.
Calvaire de Ste Anne d'Auray 1623 : publication de livres de spiritualité. À partir de 1625, l'Assemblée du clergé se réunit toutes les années terminées par 5 1625 : Vincent de Paul fonde la Congrégation des Prêtres de la Mission pour évangéliser les campagnes. 1627 : des laïcs fondent la Compagnie du Saint-Sacrement "pour combattre l'impiété, l'immoralité et le protestantisme." 1638 : Louis XIII voue le royaume à la Vierge Marie. |
Mouvement des idées et vie culturelle |
1610 à 1620 | 1620 à 1640 |
1611 : parution
du premier numéro du "Mercure français", répertoire relatant les
principaux événements de l'année. 1611 : Malherbe publie "Vers du sieur Malherbe à la Reine". 1614 : multiplication les libelles et pamphlets qui expriment les attentes de l'opinion publique. 1615 : début de la construction du Palais du Luxembourg. 1616 : Agrippa d'Aubigné publie le premier volume de son "Histoire universelle". 1618 : Georges de La Tour peint "Le vieillard au chien". Des troupes de comédiens italiens ou français se produisent sur les foires ou dans de petites salles (les rôles féminins sont encore joués par des hommes travestis).
À partir de 1618, la profession de colporteur est réglementée et contrôlée. |
1620-1624 :
parutions d'ouvrages comme "L'égalité des femmes et des hommes", "La
vie généreuse". En 1623, Charles Sorel décrit la société française sous Louis XIII avec son roman burlesque et coloré "La Vraye Histoire comique de francion" (cf. Gallica) En 1624, la Marquise de Rambouillet ouvre le tout premier salon littéraire (début du développement de la sociabilité littéraire). À partir de 1624, tous les livres sont soumis à 4 censeurs royaux. 1627: Pierre Ballard compose des Chansons pour danser et pour boire. 1635 : fondation de l'Académie française à Paris. 1636 : Corneille triomphe avec "Le Cid". 1637 : Descartes publie "Le Discours de la Méthode".
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Sciences, techniques et transports |
1610 à 1620 | 1620 à 1640 |
1613 : Champlain
fonde la Compagnie du Canada. Des marchands de Saint-Malo,
Rouen et La Rochelle s'associent au projet.
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1622 : mise en
service de courriers entre Paris et les grandes villes (Bordeaux,
Toulouse et Lyon). À partir de 1625, début des carrosses. 1627 : les liaisons de messagerie royale entre les villes vont devenir plus régulières.
1632 : la "Carte géographique des Postes" dresse le premier tracé des routes du royaume. |